NOTES
L'article COIN, complêté par l'article COLONNE de l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert, donne les noms latin et grec de ces formations de l'infanterie en bataille: cuneus et caput porcinum ou embolon. Ils renvoient aux écrits de Végèce et du chevalier de Folard, lui-même commentateur de Polybe. Mais ils ne nomment pas le roi de Suède et grand général Gustave-Adolphe. Folard en revanche le fait dans son Traité de la colonne, joint, ainsi que d'autres commentaires, à sa traduction de Polybe (Amsterdam, 1774), d'ailleurs pour récuser l'appellation de coin ou de tête de porc pour la formation adoptée par Gustave-Adolphe, qui était une colonne. Hugo a-t-il feuilleté Folard ou sa science est-elle empruntée à une autre source de seconde main? Toujours est-il qu'elle n'est pas récente puisqu'il la met en oeuvre dès Han d'Islande: « Des tailleurs de pierre, des voleurs de grand chemin! des gens qui ne sauront seulement pas former en bataille la tête de porc ou le coin de Gustave-Adolphe! voilà de belles canailles en face d'un homme tel que moi qui ai fait toutes les guerres de Poméranie et de Holstein! » (chap. XXX, OC, « Romans I», p. 170.)
C'est le Dictionnaire de Chaudon et Delandine qui donne le titre de noblesse, d'ailleurs très incertain, de Végèce: « Cet ouvrage [ ses Institutions militaires] est d'une latinité pure. M. Bourdon qui l'a traduit, dit que plusieurs manuscrits donnent à l'auteur la qualité de Comte, et que Raphaël de Volterre le fait Comte de Constantinople; mais le même traducteur ajoute qu'il ne sait sur quel fondement. »